EVOLUTION DE LA RECHERCHE AGRICOLE

De 1955 à 1972, les actions de recherche agricole étaient confiées à des institutions étrangères (IFAC, IRAT) ou réalisées dans le cadre sous-régional sur la base de conventions ou protocoles d’accord.
Il a fallu attendre l’année 1973 pour voir la création de la première institution nationale de recherche agricole: la Division de la Recherche Agronomique du Ministère du Développement Rural.

Le Centre National d’Elevage et de Recherche Vétérinaire a été créé à la fin de la même année. En fin 1974, le Centre National de Recherche Agronomique et de Développement Agricole (CNRADA) devait remplacer les antennes de l’IFAC et de l’IRAT. Dotés ainsi de deux nouvelles structures opérationnelles, la Recherche agricole se devait de consolider ses acquis et de promouvoir de nouvelles activités visant à lever les contraintes au développement.

Des efforts considérables ont été entrepris dans ce sens, appuyés par des projets sous-régionaux et régionaux de recherche et de développement: Programme de Recherche Agronomique PNUD-FAO-OMS (1975-80); Programme de Recherche Riziculture appliquée PNUD-FAO 1976-80; Programme de recherche FAC sur la diversification céréalière, fruitière et maraîchère (1976-85), 
Programme de diversification des cultures fruitières de CEAO, Programme de recherche sur les cultures sèches avec le CILSS, et programme AGRESS II de l’USAID (1986-90) sur les systèmes de production, Programme de recherche zootechnique et vétérinaire en collaboration avec le CIRAD, Projet de recherche d’accompagnement dans la Wilaya du Gorgol (FED)…

Les années 1960 à 1970 ont vu le développement des recherches sur les cultures sèches. En effet, durant cette période, les principaux projets de recherche agricole ont porté sur:

• la phoéniciculture dans l’Assaba et l’Adrar;
• l’amélioration des cultures pluviales dans le Gorgol et le Guidimakha (mil, sorgho, niébé, arachide);
• l’amélioration des cultures de décrue dans le Gorgol.

Ces activités de recherche en santé animale se sont limitées aux seuls tests entrepris dans le laboratoire à Nouakchott.

A partir de 1970-71, après deux années de sécheresse particulièrement sévère, la recherche agricole a connu un tournant décisif. En effet, après le tarissement de la mare de Kankossa qui alimentait la station phoénicicole du même nom et suite à l’épuisement des nappes phréatiques oasiennes, l’IFAC s’est replié sur la région du fleuve pour entreprendre des recherches sur les cultures tropicales: ainsi naquit en 1971 la station fruitière Rindiao près de Kaédi.

A la même période, suite aux nouvelles options de développement agricole du pays, dans le cadre de programme conjoint de mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), les recherches sur les cultures sèches (en pluvial et décrue) devraient céder la place à l’expérimentation en station des cultures irriguées avec maîtrise totale de l’eau.

De 1971 à 1986, tous les programmes de recherche agricole entrepris par le CNRADA, ont privilégié l’approche thématique, le souci du chercheur étant de lever la contrainte technique du moment, plutôt que de se préoccuper des interactions possibles entre les différents éléments du système productif.

C’est à partir de 1986-87, que le Projet AGRESS II de l’USAID commença à entreprendre des investigations en terme de système de production. Depuis, une division système de production et transfert de technologie au service du CNRADA poursuit des recherches selon cette approche.

Toutefois, les principaux acquis et résultats de la recherche agricole ont été obtenus à partir d’investigations menées selon la démarche thématique, l’approche systémique étant encore en phase expérimentale.