Les Nuisibles des cultures

La protection des végétaux est une composante du système de production végétale qui vise à accroître la productivité à l’hectare des exploitations agricoles. Il en résulte qu’on ne peut choisir des mesures de protection phytosanitaire appropriées sans connaître parfaitement l’ensemble du système de production végétale.

La lutte intégrée combine différentes méthodes de lutte, ce à quoi le terme
 »intégrée » fait d’ailleurs explicitement référence. Appliquée à bon escient, elle tient compte de surcroît, des conditions écologiques ainsi que de la situation et des contraintes socio-économiques du groupe cible. Elle respecte les lois naturelles régissant l’écosystème et considère toute mesure phytosanitaire comme un correctif apporté à des processus naturels. Son but est d’empêcher qu’une population de nuisibles ne dépasse le seuil de tolérance ou une autre limite fixée par l’homme. Elle est basée sur la connaissance de la biologie et de l’écologie des organismes nuisibles et de leurs ennemis naturels, et notamment sur l’étude de l’époque et du lieu de leur apparition ainsi que des conditions qui déterminent la colonisation de la culture.

L’objectif prioritaire de lutte intégrée est de réduire les pertes occasionnées par des organismes nuisibles, et à long terme de maintenir la productivité du système agro-écologique d’un site. Au lieu de se contenter de combattre un nuisible dans une culture donnée à court terme et sur une superficie limitée, elle s’efforce de prévenir la pullulation de ce dernier à long terme et sur un territoire étendu au moyen d’actions interdisciplinaires mettant en jeu des facteurs naturels. Les aspects socioculturels, la protection de l’environnement et la rentabilité des mesures de lutte mises en œuvre y tiennent une place importante.
Cet objectif doit être atteint en priorité par l’emploi de procédés non chimiques. Selon la culture et les conditions du site, on optera pour des techniques culturales, le choix de variétés résistantes ou tolérantes, des mesures d’hygiène, des actes législatifs ou encore des mesures favorisant les antagonistes naturels de l’organisme à combattre.

La lutte intégrée ne prévoit pas l’éradication d’un ravageur à l’échelle d’une région ou d’un pays, ce qui s’avère généralement impraticable et non rentable, sans compter qu’une population minimum de nuisibles doit être épargnée pour servir de proie à ses ennemis naturels et préserver ainsi durablement l’équilibre de l’écosystème.

  • Les ravageurs présents en petit nombre ne causent pas forcément des dommages justifiant des interventions de lutte, les plantes étant capables de compenser les dégâts subis. Des pertes de récoltes n’interviennent que lorsque la capacité de compensation de la culture est dépassée. Par ailleurs, les actions de lutte ne sont rentables que dans la mesure où leur coût reste inférieur aux dommages qu’elles permettent d’éviter, lorsque le seuil d’intervention est atteint.
  • Le seuil d’intervention est un facteur variable qui dépend des différents paramètres et a donc une valeur purement indicative dans la pratique. Pour sa détermination il faut connaître :
  • La relation entre la population de l’organisme nuisible et les pertes de récolte subies, autrement dit le rapport niveau d’infestation / perte;
  • Le rendement potentiel, c’est à dire le rendement que l’on obtiendrait en l’absence du ravageur;
  • Le prix du produit de la récolte au départ de l’exploitation agricole;
  • Le coût d’une opération de lutte ;
  • L’efficacité d’une opération de lutte.

Dans la pratique, les seuils d’intervention sont difficiles à déterminer avec exactitude. D’une part, ils sont dépendants de la probabilité d’événements incertains, et d’autre part, cette détermination, qui se réfère à une seule espèce nuisible, représente une simplification grossière. Il est particulièrement difficile de prendre en compte l’aspect dynamique d’une intervention, par exemple les effets d’un procédé cultural tel que le désherbage, durant toute la rotation des cultures.

En pratique, les seuils d’intervention doivent, soit être calculés à partir des données disponibles, soit être provisoirement fixés par les experts de la protection des végétaux. Le choix entre ces deux méthodes dépend avant tout du volume et de la précision des données existantes. C’est l’agriculteur lui-même qui doit appliquer en pratique la lutte intégrée. Donc finalement c’est lui qui doit déterminer le seuil d’intervention valable dans ses conditions de culture.

C’est pourquoi le rôle du vulgarisateur ne se limite pas à indiquer les valeurs seuils actuellement valables, mais à familiariser les paysans avec la notion du seuil d’intervention et ses principes. C’est là le seul moyen de rendre le paysan apte à déterminer par lui-même les seuils d’intervention optimaux correspondant à ses conditions et d’assurer le succès durable de la protection intégrée.

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