Les vers gris

Plusieurs espèces de Noctuidae, Lepidoptera

Description

Il s’agit des chenilles des noctuelles, surtout d’Agrotis spp. qui peuvent attaquer toutes les cultures maraîchères et beaucoup d’autres plantes.

Elles sont de couleur grise et mesurent, selon l’espèce, 30 à 40 mm de long au terme de leur développement, qui a lieu dans le sol à une profondeur de quelques centimètres.

Les dégâts occasionnés ressemblent à ceux causés par les vers blancs.

La lutte contre les jeunes chenilles se fait par la pulvérisation d’un insecticide localisé autour des plantes attaquées, contre les stades avancés par des appâts empoisonnés arrête la diapause, la chenille se transforme en chrysalide et le développement continue. Cette possibilité de diapause facultative permet à l’espèce de survivre pendant la période (avril, mai, juin) d’absence des plantes-hôtes principales, sans être dépendante des plantes-hôtes alternatives.

La pratique d’utiliser des chaumes pour l’alimentation du bétail contribue à la réduction de la population avant le début de l’hivernage. Donc, la population est faible pendant la période où le sorgho est cultivé en diéri, mais elle progresse d’une génération à l’autre et devient assez importante pour le sorgho de décrue pendant la contre-saison froide.

Symptômes, Dégâts, Importance

Les symptômes et les dégâts sont pratiquement identiques pour tous les foreurs de tiges. Pour déterminer l’espèce responsable des dégâts, il faut chercher les chenilles à l’intérieur des tiges. Pour distinguer S. cretica de S. calamistis il faut un élevage des chenilles pour reconnaître les adultes.

Principalement, il s’agit des cœurs morts quand les plantes sont encore jeunes, ensuite, sur les plantes plus âgées, les tiges sont souvent cassées. Pour tous les stades de développement des plantes, des trous, souvent salis par les excréments des chenilles et la sève de la plante, sont visibles à l’extérieur des tiges. A l’intérieur, se trouvent des galeries brun-noir, souvent remplies d’excréments. Le nombre de chenilles qui se trouvent dans les galeries est généralement une seule âgée par jeune tige ou talle et au maximum une dizaine par plante en maturité. S’il s’agit du maïs, des galeries et des chenilles se trouvent aussi dans les épis au niveau des grains.

En ce qui concerne S. cretica, le début de l’infestation se reconnaît par des petits trous au niveau du cornet; plus tard elle attaque aussi la panicule du sorgho avant que celle-ci ne sorte de la gaine foliaire.

Le dégât est fait soit par l’entrave de la circulation de la sève qui se traduit par un affaiblissement général de la plante attaquée ou / et une stérilité partielle ou totale des panicules, soit par la destruction totale des tiges avant la formation des grains.

S. cretica est connue dans la région méditerranéenne, au Proche Orient, en Somalie, en Éthiopie et au Soudan, où elle est un foreur de tige d’une moindre importance. L’apparition en Mauritanie et probablement aussi dans les pays voisins, est très récente. Les premières attaques importantes ont été signalées au Brakna pendant la campagne agricole 1997-1998. Depuis cette date, l’espèce est devenue le ravageur principal du sorgho de décrue et derrière barrage et du maïs irrigué pendant la contre saison froide. A cause de sa préférence pour le sorgho, elle détruit d’abord cette culture, mais en cas d’absence de celle-ci elle fait la même destruction sur le maïs. Des attaques catastrophiques, causant l’abandon des champs sont courantes; cette situation se retrouve presque partout en Mauritanie, pendant la campagne agricole 1999-2000.

Lutte

Lutte préventive

Compte tenu du fait que le ravageur peut survivre la période de l’absence des plantes-hôtes en stade larvaire diapausant, dans les chaumes et les souches au champ, les chenilles doivent être détruites impérativement avant le début de l’hivernage (au plus tard fin mai). En ce qui concerne le chaume, il peut être utilisé pour l’alimentation du bétail, les souches doivent être d’abord arrachées et par la suite brûlées.
Pour vraiment diminuer la population de l’espèce de manière efficace, cette destruction de tous les débris de récolte doit être faite dans toute la zone infestée; pour les régions frontalières une coordination avec les pays voisins est nécessaire. Si ces mesures sont exécutées d’une manière très stricte, une réduction du niveau de la population du ravageur au-dessous d’un seuil économique semble possible.

  • Les semis précoces (mois d’octobre) du sorgho de décrue (avant que le ravageur ait la possibilité de pulluler) sont moins attaqués que les semis tardifs.
  • L’insecte a une préférence nette pour le sorgho par rapport au maïs.
Le semis de quelques lignes de sorgho, autour d’un champ de maïs, peut sauver cette culture. Ces lignes de sorgho doivent être traitées par un insecticide pour garder leur fonction piège.
  • L’arrachage et l’incinération des talles dont les cœurs sont morts, mais contiennent les chenilles, contribuent aussi à une réduction du niveau de la population.

Utilisation des graines de neem : l’application d’ure poudre de graines de neem dans les cornets du sorgho, à raison de 1 ml par pied (cela correspond à environ 50 l ou 20 kg par ha) au début de l’attaque diminue le nombre de pieds attaqués ainsi que le nombre de chenilles par pied de 50% par rapport à la parcelle témoin.

Lutte chimique

l’utilisation d’un produit systémique sous formulation microgranulé, tel que le Carbosulfan (le Furadan 5 G, le Curater 3 GR …) est recommandée pour tuer les chenilles qui se trouvent déjà à l’intérieur des tiges. Un produit beaucoup moins toxique qui a donné de très bons résultats est le pyréthrinoid Beta-cyfluthrine (nom com. Bulldock 0.05 GR).

L’application de ces microgranulés doit être faite dans le cornet de chaque plante, avant l’épiaison, à raison de 5 kg par ha. Les traitements doivent commencer au début de l’attaque (dés que 10 % des plantes sont attaquées, les pontes non écloses inclus) et en cas d’une attaque massive, répétés 2 semaines plus tard.

La pulvérisation d’un produit sous formulation EC, tel que le Fénitrothion, le Diazinon ou le Chlorpyriphos n’est efficace que contre les jeunes chenilles avant leur pénétration à l’intérieur des tiges. Le produit doit bien mouiller la partie attaquée, donc 500 à 1000 I de bouillie par ha sont nécessaires.

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