Généralités

Climat

La plupart des variétés de sorgho, surtout de type GUNEENSIA sont photosensibles. La date d’épiaison de ces variétés en un lieu donné est théoriquement indépendante de la date de semis. Il en résulte que plus la variété est semée tôt plus son cycle s’allonge et plus elle est semée tard ; plus son cycle se raccourcit. 

Besoins en eau 

Le sorgho pluvial peut boucler son cycle avec une pluviométrie de 350 à 450 mm si la répartition est bonne. Les besoins du sorgho en eau sont inférieurs de 20% à ceux du maïs. L’avantage du sorgho sur le maïs est donc cette aptitude à mieux supporter la sécheresse surtout à ses premiers stades de développement. La période critique du sorgho se situe à la fin du tallage et à la fin de floraison .En comparaison avec le maïs, le sorgho supporte bien les périodes de sécheresse. 

Sols

Le sorgho pluvial est cultivé sur des types de sols très variés mais généralement plus argileux que ceux réservés au mil. Le sol doit être facile à drainer car le sorgho est sensible à l’excès de l’humidité. Dans des zones sèches comme la Mauritanie, le sorgho se comporte bien sur des  dépressions ayant une bonne capacité de rétention. Le pH du sorgho varie entre 5 à 8,5 avec un optimum de 6,5..

Préparation du sol 

Débroussaillage et dessouchage du terrain (débarrasser le terrain des tiges de la campagne précédente qui peuvent être des refuges des insectes en diapause), confection de clôtures (branches épineux, fil de fer ou grillage…).

Techniques améliorées

Les techniques de billons cloisonnés, de cordons pierreux, de zaï, de demi-lune…, permettent le captage et la valorisation des eaux de ruissellement. Ces techniques améliorent les conditions physico-chimiques du sol, la décomposition de la matière organique et  limitent  l’érosion. 

Semis :

Choix variétal : La recherche a introduit et adapté plusieurs variétés améliorées (CE 180-33, CE 151, BK 16…) mais les paysans restent attachés aux écotypes locaux (Takalit, Sidi Niéléba, rahya…). 

Le semis est effectué par un luggal, Rechakh ou djinndaangu pour la trouaison le plus souvent dans un sol hollaldé ou fondé avec  une humidité persistant plus longtemps. La profondeur du trou de semis  doit être comprise entre 5-8 cm.

Semences : L’utilisation des semences de qualité, bien que préconisée, est très rare voire inexistante. Le paysan prélève des semences sur sa récolte. En cas de soudure l’auto approvisionnement des semences est perturbée et le paysan sème du tout venant.

Ecartement :  

Entre lignes : 70 cm et entre poquets : 40 cm

Dose de semis :

6 à 10 kg/ha.

Entretiens

Il faut démarier 15 jours après la levée ou combiner cette opération avec le 2eme sarclo binage .Il faut démarier à 3 plants/poquet. Ne laisser que les plants les plus vigoureux.

Fertilisation

Les itinéraires paysans n’incluent aucune fertilisation minérale ou organique, difficile à apporter dans ces sols qui ne sont jamais travaillés, et dont la surface, balayée par la crue pendant l’inondation, se dessèche très rapidement dès le retrait des eaux sans qu’il n’y ait plus aucune, humectation jusqu’à la prochaine crue.

La fertilisation se fait de façon localisée dans des trous ou poquet de 10-15 cm de profondeur en y mettant l’engrais. Ces trous doivent être équidistants des plantules de 15-20 cm sur la ligne afin d’éviter des brûlures. La dose par poquet est de 5 à 10 g par trou (environ le contenu d’une boîte d’allumettes) soit environ 80-100 kg/ha.

Ennemis

Adventices (mauvaises herbes) :

les plus fréquentes :

• Graminées et Cypéracées et la méthodes de lutte : 2 à 3 sarclages manuels à l’aide de la daba.
• Sésamie : Traitement préconisé : Bulldock à raison de 10kg/ha à mettre dans les cornets des plants (stade 3 feuilles et montaison).

Ravageurs :

• Oiseaux granivores : Moineaux dorés, Quélea quelea….Méthodes de lutte : Gardiennage à partir du stade laiteux à la maturité
• Sauteriaux (Oeudalus senegalensis) : Traitement insecticide.

Maladies

• Charbon allongé : Semer des variétés résistantes
• Charbon couvert : Traitement des semences et utilisation des variétés résistantes.

Maturité et récolte :

Floraison :

Variable selon les variétés (70-80 jours après le semis pour les variétés à cycle court et 85 – 90 jours après le semis pour les variétés à cycle moyen).

Maturité :

Variétés à cycle court : 90- 95 j. Variétés à cycle moyen  110 à 115 j

Récolte :

Il faut récolter au bon moment pour éviter les pertes dues à l’égrenage et aux dégâts des oiseaux. Il faut sécher les épis humides pour éviter les dégâts des ravageurs des stocks.

Rendement en grains :

Selon les variétés et le niveau de la pluviométrie : 400 à 800 kg/ha.

Conservation

Le sorgho se conserve traditionnellement en panicules dans de greniers. Avec cette forme de conservation, les épis sont moins attaqués par les insectes, contrairement au sorgho conservé en grains dans des sacs. 

Voir aussi