Plusieurs punaises, telles que Nezera viridula, Dysdercus völkerie, Anaplocnemis curvipes .. attaquent le sorgho. Elles sucent la sève des grains au stade…
Acrotylus spp
Acrotylus spp. Orthoptera / Acrididae
En Mauritanie trois espèces d’Acrotylus sont fréquentes, il s’agit de :
- patruelis (HERRICH-SCHAEFFER) (code : APA)
- blondeli SAUSSURE (code : ABL) ;
- longipes (CHARPENTIER) (code : ALO).
Description
La taille moyenne pour les trois espèces est de 25 à 32 mm de long our la femelle et de 20 à 28 mm pour le mâle. Le pronotum est selliforme. Compte tenu de la morphologie similaire, les caractéristiques les plus spécifiques pour chaque espèce sont mentionnées.
Adultes : APA : couleur générale brune plus ou moins sombre. Ailes rouges à la base et bordées d’un croissant noir;
ABL: corps beige moucheté. Ailes transparentes, bleuâtres à la base, pattes centrales très longues (fig. 19) ; ALO: corps beige moucheté. Ailes transparentes, jaunes à la base.
Larves : APA: un seul grand chevron sur au moins deux segments abdominaux se distingue sur chaque côté de l’abdomen; ABL: pronotum raccourci et fortement resserré en son milieu. Elles sont ornées de chevrons sombres sur chaque coté du troisième segment abdominal; ALO: deux chevrons sur chaque côté de l’abdomen sont à distinguer, les pattes sont fines.
Oothèques et œufs : seules les données précises pour APA sont disponibles.
L’oothèque mesure 2 à 4,7 cm de long, le bouchon spumeux est blanchâtre et mou. Les œufs sont jaunâtres, oranges ou marron-clair et mesurent 3 à 4,5 mm.
SYMPTOMES, DEGATS, IMPORTANCE
Les larves et les adultes des sauteriaux mangent les feuilles et les graines des céréales aux stades laiteux et pâteux.
Au début, on observe des parties rongées au niveau des bordures des feuilles.
Dans les cas de fortes attaques, il ne reste sur le plant que la tige et les nervures principales des feuilles (squelette). Les dégâts sont surtout importants sur les jeunes plants et les graines (fig. 73). En Mauritanie, les sauteriaux sont généralement les ravageurs les plus importants sur le mil et le sorgho. Des pertes totales ne sont pas exceptionnelles.
En ce qui concerne O. senegalensis, qui est l’espèce la plus nuisible dans tout le Sahel, les dégâts les plus importants sont faits par une défoliation des jeunes plantes au début de l’hivernage et la destruction (consommation et blessures) des graines au stade laiteux du mil et du sorgho ainsi que par la défoliation des jeunes plantes des cultures de décrues vers la fin de la saison.
Ces périodes correspondent au comportement général de l’espèce qui, en fonction des pluies, fait une migration sud-nord-sud pendant l’hivernage.
Cette migration n’est pas étudiée en Mauritanie, mais pour le Sahel en général, elle est la suivante. Au début de la saison des pluies, l’émergence d’une première génération a lieu dans la partie sud du Sahel (zone soudanienne). Les jeunes larves commencent à se déplacer en direction du nord pour devenir adultes et pondre dans la zone soudano-sahélienne. La deuxième génération se développe dans l’aire de pâturage de cette zone où a lieu aussi la ponte suivante. Les jeunes larves de cette troisième génération commencent à migrer vers le sud pour devenir adultes et pondre dans la zone soudanienne en fin de l’hivernage. Ces oeufs entrent en diapause pendant la période de sécheresse pour donner la première génération de l’année suivante.
Lutte
Etant donné que les sauteriaux sont très mobiles, une coordination des actions de lutte au niveau d’une zone infestée est indispensable pour obtenir des résultats satisfaisants.
Méthodes non chimiques
Les tranchées (contre les larves) : elles sont creusées, de 0,7 à 1 m de large sur 0,5 m de profondeur et de longueur variable, devant le passage des bandes larvaires qui se déplacent dans le même sens que la direction du vent. Ne pouvant pas voler, ces larves tombent dans les tranchées et pourront être enterrées ou brûlées.
Le feu (contre les adultes) : plusieurs espèces de sauteriaux sont attirées par la lumière. Pendant la nuit, il faut allumer de grands feux, si possible au bord d’un point d’eau (rivière, marigot, mare, flaque), pour que ces insectes tombent dans le feu ou dans l’eau. Pour que cette méthode soit efficace, elle doit être appliquée par les paysans dans toute la zone infestée.
La reconnaissance et la surveillance des champs de ponte constitue une bonne stratégie pour tuer les larves d’une manière précoce, dès que les premières pluies importantes déclenchent l’éclosion larvaire.
Un champ de ponte se reconnaît par l’observation :
- des femelles en train de pondre;
- des cadavres de beaucoup d’adultes;
- des fourmis qui déterrent les œufs;
- des bouchons des oothèques en surface.
Le labour (contre les œufs) : un labour de 10 à 15 cm dans un champ de ponte permet de casser les œufs ou de les exposer directement aux intempéries (chaleur, vent …) ou aux prédateurs (fourmis et oiseaux).
La bouillie de neem : l’application de cette bouillie à la dose de 500 g de graines / 10 1 d’eau est efficace contre les larves.
Méthodes chimiques
Traitements localisés
Traitement de barrière : la méthode consiste à épandre devant le passage des larves un insecticide poudre sur une bande de 2 à 4 m de large dont la longueur dépendra de l’importance de l’infestation. Les individus qui traverseront cette bande traitée seront tués, soit parce qu’ils ont été touchés, soit parce qu’ils ont mangé le produit. L’utilisation des inhibiteurs de croissance, tels que le Dimilin ULV ou l’Alsystine ULV, est aussi possible de la même manière, mais compte tenu du fait que ces produits agissent seulement par ingestion, la présence d’une végétation sur la bande à traiter est indispensable.
Protection des poquets : la méthode consiste à traiter les poquets avec un produit poudre à l’aide d’un sac poudreur : petit sac en jute où l’on met de la poudre. Ce sac est accroché à un bâton, l’une des mains de l’applicateur tient ce bâton, et l’autre main avec un second bâton frappe sur le sac pour épandre le produit sur les plants du poquet. Cette méthode est très efficace et très rationnelle par rapport aux traitements généralisés. Les doses à appliquer sont de l’ordre de 5 kg par ha, elles dépendent de la densité des poquets et des plants ainsi que de la concentration de la matière active du pesticide à utiliser.
Les produits sont les mêmes que ceux déjà mentionnés contre le criquet pèlerin.
Appâtage : il est également possible
Traitements généralisés :
Ils consistent à effectuer des traitements directs avec des produits chimiques sur toute la surface infestée. L’utilisation de toutes les formulations (poudre, EC, ULV) est possible. En plus des poudres citées ci-dessus qui
doivent être utilisées à raison de 8-10 kg/ha, les formulations et produits suivants peuvent être employés :
- Produits EC : exemple de produits efficaces à la dose de 20 ml par 10 litres d’eau : Fenitrothion 50 %, Diazinon 60 %. Matériel de traitement pulvérisateur à dos, motorisé, monté sur véhicules ….
- Produits ULV : Les produits les plus utilisés sont le Chlorpyriphos Dursban 240) à la dose de 1 1 / ha, le Fénitrothion 50%, le Malathion 96%, le Dursban 450, et le Diazinon 90% à la dose de 0,5 1 / ha. Matériel de traitement: micro-ULVA, atomiseur monté sur véhicule, Exhaust Nozzle Sprayer (ENS) …
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